Claude Baillon

L’art de Claude Baillon exalte la lumière. Il révèle un langage technique qui allie tradition et modernité. Son œuvre trouve naturellement sa place dans le paysage artistique contemporain.

Parcours

Né le 10 avril 1939 Claude Baillon a grandit dans la forêt de Rambouillet, et cet environnement lui laisse un attachement particulier à la nature.
Après sa scolarité à Versailles, il devient l’élève de l’artiste peintre et céramiste Guillaume Met de Peninghen et entre à l’École nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d’Arts de Paris pour y étudier l’art du vitrail. Diplômé en 1959, il y rencontre d’autres vitraillistes dont il reste proche et fonde en 1977 le groupe Hyalos qui rassemblait huit maîtres verriers, deux générations de créateurs allant vers le même but qui était de défendre l’aspect créateur du peintre verrier. Ils organisaient des expositions de vitraux. Il a présidé la Chambre syndicale des maîtres verriers français en 1989 et 1990. Il a par ailleurs été administrateur du Centre international du vitrail de Chartres, de 1988 à 1992 et animé le groupe Trans-Parois de 1990 à 1992.

Technique 

Claude Baillon crée des vitraux, pour cela il travaille suivant la technique traditionnelle avec du verre soufflé à la bouche, coloré dans la masse. Ce verre, acheté en plaque auprès de fabriques spécifiques (2 dans le monde), est ensuite découpé suivant des gabarits puis les morceaux enchâssés dans des profilés en plomb.
La spécificité de Claude Baillon est la peinture qu’il appose sur ces verres. Peinture à la grisaille et à l’émail, appliqué au pinceau ou par pulvérisation sur les verres puis cuite dans un four. Son travail sur des pièces personnelles magnifie cette technique.

Créations

Depuis près de quarante ans, Claude Bâillon, verrier et créateur de vitraux, porte la double casquette d’artiste et d’artisan. Artiste dans ses œuvres de peintre verrier et artisan en tant que créateur de vitraux et c’est vers l’abstraction lyrique que s’oriente son travail.
Le vitrail est né de ses rêveries de la forêt. « Lorsqu’on est couché au pied d’un arbre et qu’on regarde les feuilles on en a un peu la vision d’un vitrail… ce n’est pas très différent lorsqu’on se promène dans une cathédrale avec les colonnes qui sont les troncs des arbres et les vitraux qui en sont les feuilles. » Extrait de Lumière de verre. Claude Baillon, verrier d’aujourd’hui.
Les vitraux de Claude Baillon illuminent les chœurs de nombreuses églises et chapelles du nord au sud de l’Hexagone. Ses sculptures où le verre se mêle à la pierre, au béton, au bois ou à l’acier, s’installent dans les établissements scolaires et autres bâtiments publics. L’exposition parcourt l’œuvre de ce maître-verrier, au travers de créations d’une grande diversité d’expressions.
L’exploration du système solaire, la découverte d’exoplanètes, ne sont pas seulement des avancées pour la science, ces nouveaux paysages font rêver. Aujourd’hui, le maître verrier Claude Baillon, inspiré par cette thématique poétique, présente ses œuvres de verre, planète en fournaise ou astre froid, galaxie en spirale ou amas d’étoiles : les créations de Claude Baillon forment un cosmos de verre et d’émail. Un ensemble interstellaire et profondément terrestre.

« Il est amusant de constater que les matériaux que j’utilise sont sensiblement ceux qui constituent certaines planètes : de la silice, des métaux, de l’eau et le feu. L’imaginaire du cosmos, enrichie de l’exploration spatiale, est pour moi une source d’inspiration inépuisable.» C. Baillon.

Claude Baillon pose des pigments très liquides, des oxydes métalliques, sur du verre et les étale à la surface de celui-ci par pulsion d’air. Il travaille alors le motif que le hasard a esquissé, avant de le fixer au gré de cuissons successives à haute température.

« Il y a une vraie liberté, c’est le hasard qui m’indique le langage de l’œuvre, langage que j’essaie alors de prolonger. »

Un langage de couleurs et de lumière qui s’approche du chant des étoiles. Dernièrement, son voyage intérieur l’amène à nous faire partager ses paysages oniriques, lumineux, paisibles ou angoissants.