Pascal Lemoine
Les œuvres de Pascal Lemoine intriguent par leur aspect craquelé et métamorphique. A mi-chemin entre la céramique et le verre soufflé, elles nous font songer à des bombes volcaniques, à d’antiques planètes ou la lave en fusion côtoie la terre asséchée. Pour mettre en forme ses pièces, Pascal Lemoine est allé chercher un savoir-faire ancestral qu’il a su conjuguer avec son souffle puissant et son imaginaire. Il en découle un travail bachelardien et poétique qui porte en soi une très belle réflexion sur la genèse de l’homme et son rapport immuable aux éléments.

Parcours
Pascal Lemoine est né en 1973 à Saumur. Il s’est formé au Centre Européen de Recherche et de Formation des Arts Verriers,(CERFAV) où il a travaillé avec de nombreux maîtres en France et à l’étranger. En effet, en 2003 il parti en Angleterre, assistant de Niel Wilkinen, puis en 2004, en Suède pour travailler au sein de l’atelier de Katarina Löfstrom , il a d’ailleurs fait une résidence 17 ans plus tard, où j’ai conçu des pièces qui parlaient des flaques qui gelaient et dégelaient au printemps, mais aussi des pierres de Varberg qui jaunissent en bord de mer. Il installe ensuite son propre atelier, mais continu les résidences à l’étranger.
Technique
Les pièces sont soufflées, émaillées et bien souvent engobées de porcelaine à chaud. L’interaction entre la nature de ces matériaux, les échanges thermiques lors de leurs croisements et la poussée d’un souffle dans cette « lave » plus proche d’un minéral que d’un composé hyalin, sont autant de facteurs liés à un processus faisant corps et indissociables de sa démarche. Pour d’autres pièces, le verre est coulé dans du sable façonné de manière à subir une déformation lors de la poussée exercée par la coulée. La forme de l’objet dépend de sa masse, de la température du verre qui incident sur son écoulement, et de la relative résistance de la matrice. Ces pièces sont parfois fendues, après refroidissement, à l’aide d’un burin. La forme contenue est ainsi libérée par la fracture.
Créations
Sa connivence avec le verre a débuté par la réalisation d’urnes funéraires sur lesquelles étaient gravés des Palimpsestes. Puis ses pièces sont devenues des galets, des conques, puis des bombes tranquilles, mémoires d’un passé éruptif, d’un magma subitement pétrifié, des graals, corps suspendus dans une gangue transparente et infranchissable. Puis elles deviennent « Origine ». Aucun rapport évident avec la matière qui les compose. Elles jouent l’ambiguïté de ce qui était, de ce qui est et de ce qui sera.
« En fait, mes œuvres reflètent en permanence ma vie, mes voyages, mes émotions et mes histoires, c’est pour cela qu’il a une réelle cohérence dans l’ensemble de mon travail »
« Mes sculptures évoquent le passage, elles tentent de faire un lien entre l’avant et l’après, la surface et l’essence. Ce médium qu’est le verre, est celui qui touche de plus près la poétique de l’eau et du feu. La technique du verre soufflé propice à engendrer certains métamorphismes nourrit par surcroît les songes qui parcourent ce voyage entre magma, souffle, eau et terre. Un lien s’établit entre l’objet et celui qui le regarde. Les chocs, craquelures, érosions et impacts explorent l’épiderme et sondent les profondeurs, jusqu’à l’absence de matière. »
P. Lemoine










